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Forêt de Fontainebleau : vigilance, protection et pédagogie pour la grande faune


Notre association n’a jamais engagé de débat sur la chasse.

Battue ou chasse à courre, il y a pourtant matière à... La chasse à tir dans le massif, c’est beaucoup le lundi et souvent le jeudi et le vendredi.

La chasse à courre comprend 2 équipages : le Rallye Tempête (chasse au chevreuil) et le Rallye de Fontainebleau (chasse au cerf). Chasses les mardis et samedis. Mais combien reste t-il de cervidés à Fontainebleau ?


Impossible de connaître les effectifs de la grande faune, car source ONF, il n’y aurait plus de véritables comptages comme ceux effectués dans les années 80-90. À l’époque on parlait de 750 cerfs et biches. A présent, les cervidés auraient au moins diminué de moitié. La plupart des cerfs ou presque tous ont fui, le plus souvent en lisière de forêt, souvent sur des parcelles communales ou privées. Le bruit des chasses, la surfréquentation de la forêt avec un public souvent bruyant, des zones de silences qui ont disparu, etc etc. Le rodéo incessant de certains groupes de motards, dans le secteur de la Malmontagne, les incursions de certains grimpeurs et de certains vététistes trails, hors des sentiers réglementés. Tout cela a fait exploser la tranquillité de toute la faune. Mais cela va plus loin.

La disparition récentes de 4 derniers beaux cerfs du massif dont Monseigneur et La Solle (chasse à tir) a provoqué la colère des défenseurs de la grande faune, dont la plupart des photographes naturalistes et même du public, après des publications sur les réseaux sociaux de photos décrivant cette situation.


Nous avons plusieurs fois réclamé à l’ONF des chiffres sérieux sur l’effectif des cervidés. Mais aucune réponse. Les amis de la nature indique qu’aucun comptage sérieux et scientifique n’est effectué. Et l’on fixe un certain nombre de bracelets (cerfs à tuer) sans base réelle. Pourtant l’ONF affirme que le plan de chasse est en diminution constante depuis 2017. Sur la saison 2022/2023, le prélèvement déclaré des cervidés tués serait de 263, soit 78% du plan de chasse. Mais si le plan de chasse est en diminution, est ce que cela ne signifie tout simplement que les effectifs sont en baisse. Bien sur, les administrateurs du massif, brandissent sans arrêt le fait que la régulation des cervidés est indispensable pour éviter la disparition des jeunes plants de feuillus.

Ce qui est sur c’est que la repousse de la forêt de Fontainebleau est inquiétante, voire très très préoccupante. Est ce vraiment le résultat du broutage des cervidés. Ou les cervidés ont bon dos ? La sylviculture industrielle pratiquée à outrance des années 70 à 2010 a rendu stérile bon nombre de parcelles. L’invasion non contrôlée des pins sylvestres, des fougères, des invasifs, met en péril cette repousse. Puis maintenant le manque de moyens flagrants pour l’entretien et la replantation du massif octroyé à l'ONF complète le tableau. Bien sur, le réchauffement climatique accentue cette tendance. Mais quand on voit, par exemple que le sous étage est encore sacrifié sur l’autel de la sylviculture, on peut s’interroger.

Notre association soutient pourtant les forestiers. Fin octobre 2022, notre association était la seule de Fontainebleau à venir défendre l’ONF devant l’Assemblée Nationale, pour réclamer un gel du plan de démantèlement de l’ONF, pour qu’un budget conséquent soit voté. Et les forestiers syndicalistes étaient d’accord avec notre analyse des forêts. Donc nous ne sommes pas des ennemis de l’ONF, mais des partenaires. Mais nous réclamons, comme la Fédération de l’Appel des Forêts, une transparence complète des comptes et des actions de l’ONF. Il s’agit quand même d’argent public. La chasse rapportant 40 millions d’euros à l’ONF par an, soit 20% des recettes des coupes de bois, un contrôle effectué par un organisme extérieur et indépendant est de mise.


Mais retour sur la chasse et le phénomène des sangliers.

Il suffit de consulter un tableau graphique du gouvernement pour découvrir ce phénomène qui ne doit rien au hasard. En 1973, on chassait 100 000 sangliers par an. En 2017, c’était 700 000, en France. Le département de Seine et Marne serait celui qui a le plus de sangliers. Et ce n’est pas seulement la tempête de 1999 qui aurait fait explosé les effectifs de sangliers, faute de chasse pendant un an.


J’ai enquêté sur ce phénomène dès le début des années 90, révélant dans Le Parisien, les élevages, les croisements avec des cochons asiatiques et les nourrissages abusifs, le coûts exorbitants des dégâts aux cultures, les clôtures électriques que des agriculteurs devaient installer…Et personne n'a démenti. Dont acte.


Concernant le comptage des accidents causés par des animaux : sangliers, cervidés, encore un argument qui prête à confusion. Trop de faune provoquerait trop de collisions avec des voitures sur la routes de la forêt de Fontainebleau. Autrefois, on pouvait se procurer des chiffres auprès de la fédération des assurances. On comptait une centaine de collisions environ par an. Maintenant ces chiffres sont dissimulés ou tabou. La chasse permettrait de réduire ces accidents. Pourtant on ne voit jamais autant d’animaux affolés quand les battues sont organisées, d’après de nombreux témoignages. Certains parlent d’une vingtaine de collisions par semaine en période de chasse voilà quelques années. Et seulement 10 en saison hors chasse. Enfin cela dépendrait aussi des secteurs du massif. Enfin, en tout cas le lundi, les habitués des balades en forêt, préfèrent souvent rester chez eux. Oui les chasses sont bien indiquées par du panneautage systématique. Mais ce sont d’immenses zones qui sont bloquées et donc sans accès. Et les amoureux de la forêt s’en plaignent chaque semaine.

L’argument de la biodiversité que favoriserait la chasse est bien entendu faux. On peut effectivement soutenir que trop de cervidés peut empêcher la repousse de la forêt phénomène d’aboutrissement. Que trop de sangliers perturbe le milieu ou font des dégâts alentours. Mais des études Allemandes notamment indiquent qu’un équilibre sylvo-cynégétique, c’est à dire un équilibre entre la sylviculture pratiquée dans une forêt et l’effectif des cervidés peut être trouvé. La nature a toujours raison. Sauf qu’il faut tout le cortège d’animaux. C’est à dire des prédateurs comme le lynx ou le loup. Il faudrait aussi réduire la circulation dans le massif.

La chasse, en général, n’étant qu’un faux substitut à la prédation, puisqu’artificiellement maintenu par des élevages d’animaux. Il faut savoir qu’en France, 45% du « gibier »chassé provient des animaux d’élevage. Il suffit de prendre des routes de campagne dans les environs. Les faisans faisant carrément du stop en bord de bîtume. Savoir aussi qu’au nom de l’agrainâge beaucoup d’abus ont lieu. J’ai personnellement vu passer en forêt des remorques à agrainer, dont les conducteurs roulaient à une vitesse plus qu’excessive, alors que nous association on nous demande de rouler au pas en forêt. On le voit sur le terrain. Soi-disant pour maintenir, notamment le sangliers dans les mêmes zones de chasse, on agraine beaucoup trop. On multiplie les zones pour enduire des arbres de goudron de Norvège, là aussi pour habituer les sangliers à venir s’y frotter. Au passage cela fait mourir ces mêmes arbres. Autres critiques en défaveur de la chasse, la multiplication des battues en lisière de villes. A Fontainebleau, une chasse s’est déroulée en 2023, en face du lycée François Ier, provoquant le ras le bol des riverains et la peur des enseignants et des élèves. La semaine dernière c’était le cas à la Butte Montceau. Il est vrai que les sangliers n’hésitent pas à renverser les poubelles ou chercher leur nourriture dans le sol des pelouses de la Butte. Il est vrai également que certaines personnes avaient pris l’habitude de leur lancer des morceaux de pain. La laie,femelle du sanglier n’oublie pas ces offrandes. Ce fût le cas plaine de la Chambre et au pied des anciens immeubles de l’OTAN à Fontainebleau.

Le dossier de la chasse est le plus souvent inabordable, notamment dans les réunions de travail avec l’ONF. En gros c’est : de quoi vous mêler vous. Donc oui la chasse rapporte près de 40 millions d’euros par an à l’ONF. Soit 20% des recettes de bois du même organisme. Un apport financier non négligeable pour limiter le déficit de l’organisme.

Alors l’augmentation des battues en forêt de Fontainebleau est certainement dû à plusieurs facteurs. Une idée logique étant de limiter l’abroutissement des plants de chênes et autres feuillus. Malheureusement cette tendance a échoué car la repousse de la forêt de Fontainebleau s’avère très faible. D’autres facteurs inter agissent. Une exploitation industrielle depuis 50 ans, des barrières à la repousse, comme la stérilité des sols, l’invasion des fougères, du pin sylvestre et aussi des Exotiques Envahissants que notre association traite pour les limiter. Oui la gestion d’une forêt comme Fontainebleau est très très complexe. Mais l’opacité qui règne de tous les côtés n’aident pas à savoir si ces pratiques sont justifiées.

Face à tout ce flou, face à la disparition progressive des cervidés et toute une faune (insectes, oiseaux, etc), un photographe naturaliste, Yannick Dagneau a décidé de réagir de façon constructive, mais fermement. « j’ai décidé de créer une association intitulée : pour une forêt vivante. Au vu des derniers événements, il est temps pour moi de dépasser le stade des paroles larmoyantes et de mener le combat de manière plus militante, avec mes modestes armes et compétences dans une dynamique associative. Pour celles et ceux qui seraient sensibles à cette cause, consistant à lutter pour ne pas laisser la forêt de Fontainebleau se videra dramatiquement de ses habitants sauvages, je vous invite à me suivre. » Ceux qui veulent intéressés à adhérer à cette nouvelle association, sont priés de joindre Yannick Dagneau sur sa page Facebook ou Instagram. Un site internet dédié sera bientôt créé.

Pascal Villebeuf

Président de l’association Sauvez la Forêt de Fontainebleau

Vice président de la fédération l’Appel des Forêts d’Ile de France


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