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Forêt de Fontainebleau : Sauvons les hêtres !!!!

Notre association souhaite au maximum le maintien voire le renforcement de la présence du hêtre en forêt de Fontainebleau! C’est pourquoi notre association intervient quand une hêtraie est menacée. L’année dernière, nous avions dénoncé la coupe effectuée sur la parcelle 673, à proximité d’Ury. Plus de 80 hêtres avaient été abattus sur environ 2 hectares. Résultat une grosse éclaircie. Éclaircie que l’on pourrait comparer à une mini coupe rase. Bien sur cette hêtraie était vieillissante. Mais elle permettait de garder de l’ombre à cet endroit. Sur un sol pauvre et où la couche d’humus diminue à chaque fois que l’on effectue des coupes, beaucoup de naturalistes et de scientifiques estiment qu’il faut arrêter de couper autant, surtout quand le sous étage est devenu inexistant. C’est d’ailleurs tout le drame de la forêt de Fontainebleau. Après 60 ans d’exploitation industrielle notamment des parcelles situées en plaine, les écosystèmes ont été bouleversés et le sous étage quasi supprimé, afin de pratiquer ce qu’on appelle la futaie régulière. C’est à dire le régime des coupes rases, du labourage, de la replantation en ligne, pour obtenir des arbres droits pour la filière bois. Après la plantation en masse au 19 ème siècle de pins sylvestres, l’enrésinement de la forêt est devenu massif et majoritaire devant les feuillus à Fontainebleau. Cette invasion non maîtrisé, non régulé, provoque une acidification de sols déjà pauvres et un asséchement du massif, au moment où il faudrait y conserver un maximum de fraîcheur.  Le réchauffement climatique vient maintenant accélérer le phénomène depuis quelques année. Il est certain que des maladies et des incendies à répétition sont à craindre dans l’avenir, à cause de la présence du pin. Pour revenir à la parcelle 673, l’ONF a lancé une expérimentation pilote baptisée PICO, pour des tests sur l’abroutissement des jeunes plants par les cervidés notamment. C’est à dire expérimenter des solutions pour éviter que les jeunes plants non pourvu de grillage, soient mangé par ces animaux. Une expérimentation intéressante, soit, mais qui aurait pu s’effectuer ailleurs, où sous les hêtres conservés. Voilà quelques mois, nous avions remarqué la bonne tenue d’une autre hêtraie, très bien conservée, située dans la parcelle 537, secteur situé sous le Long Rocher, malheureusement dans un secteur à très fortes nuisances dues à la transformation de la D148 (Fontainebleau-Sorques), en un circuit de fun moto dangereux (nous y reviendrons). Le bruit assourdissant des motos ne semblent pas rendre malade les hêtres. Lors de plusieurs inspections du site, nous avons remarqué quelques martelages de hêtres. Pas très nombreux. Mais trop nombreux pour notre association et tous les naturalistes et experts qui nous conseillent et nous éclairent au fil du temps. Nous avons évoqué ce sujet lors d’une conversation non officielle avec un cadre de l’ONF, qui nous a écouté de façon bienveillante. La question était : est ce encore légitime de couper des hêtres, là ou une belle hêtraie subsiste encore ? A force d’éclaircir un tel paysage, ne risque t-on pas l’effondrement de l’écosystème. Actuellement, l’exploitation du hêtre ne semble pas primordial d’un point de vue commercial. Mais on nous a parlé de smart Wood, une sorte de nouvelle mode du bois ou le hêtre redeviendrait chic. A Vérifier. En tout cas, pour la forêt de Fontainebleau, l’exploitation commerciale doit passer après la conservation d’un massif déjà en péril. C’est d’ailleurs le souhait du collectif de l’Appel des Forêts qui regroupe plus d’une centaine d’associations de protection de la nature : nous voulons protéger l’intégrité des forêts. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Il est vrai que le réchauffement climatique n’arrange pas la situation. Mais nos gouvernants européens ou français, les spécialistes officielles de la sylviculture, auraient pu anticiper. Ce n’est pas comme si le réchauffement climatique débarquait cette année.

Mais revenons à nos moutons et donc à la Parcelle 537. Nous avons demandé à l’ONF de rééxaminer ce martelage.  D’abord, parce la repousse en hêtre est existante mais rare. Hors, le hêtre est une essence d’ombre. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est présent en majesté, dans certaines réserves biologiques intégrales. Type celle du Gros Fouteau. Elle est située au dessus du cimetière de Fontainebleau. Bref, si on éclaircit une hêtraie de façon artificielle, on risque la mort de la hêtraie. Les points rouges que nous avons constaté ne se justifient nullement. Pour l’instant et heureusement on ne constate aucune invasion du pin sylvestre, pourtant en nombre important, juste au dessus de la hêtraie. Au moment où limiter l’enrésinement devrait être une priorité pour l’ONF, préserver cet écosystème de hêtre est aussi une priorité. Il y a eût d’ailleurs un précédent exemplaire à cette conservation du hêtre. Et cet exemple souvent cité par les forestiers eux mêmes, se situe entre les célèbres gorges de Franchard et le Rocher de Milly. La fameuse PARCELLE 776. Ahhhh la parcelle 776 qui fait écho au proverbe : quand on veut on peut !!!! C’est sous la houlette d’un ancien directeur de l’agence de Fontainebleau, Benjamin Beaussant, sûrement un des meilleurs patron de la forêt de Fontainebleau avec quelques autres, à vouloir redonner ses lettres de noblesses au hêtre. Et pourtant l’histoire avait mal démarré. A l’époque alors journaliste au Parisien, je suis alerté, en 2013, d’une coupe rase à cet endroit, par une association très vigilante et qui n’est pas institutionnelle. Et le spectacle est horrible. Un paysage de désolation sur 7 hectares.  Comme une tempête qui aurait tout soufflé sur son passage. Mais l’ONF, sous la direction de M. Beaussant, va effectuer une replantation exemplaire : plus de 15 000 plants serrés avec une belle diversité vont être replantés. Par comparaison, l’ONF a replanté à l’hiver 2022-2023, seulement 60 000 plants pour 25 000 hectares !!!!!!!! Une opération en 2013 qui aurait coûté cher. Mais là survie d’une forêt ne mérite t-elle pas un investissement important. Mieux qu’une artificialisation des sols pour y implanter une plate-forme de stockage par exemple (réf au projet avorté d’Ury).

Bref, la replantation dite artificielle de la Parcelle 776 est un succès. Un succès donc artificiel mais qui a permis de conserver une zone tampon de hêtres et contrer un peu l’invasion du pin!!!!!!!!! Alors un point de détail, dans une présentation publique l’ONF se basant sur des travaux scientifiques que l’on ne saurait mettre en doute sur les aires géographiques d’implantation des essences d’arbres, le hêtre n’aurait aucun avenir à Fontainebleau!!!!

Eh bien nous pouvons révéler que ce n’est pas l’exacte vérité. Un document de l’ONF de 1968 signalait déjà des dépérissements des hêtres sur 6000 hectares. En fait rien ne permet d’affirmer que le hêtre va disparaître de la forêt de Fontainebleau. Et l’intérêt majeur serait de le conserver absolument dans les secteurs où l’essence se sent à l’aise. Et des hêtraies non dépérissantes, il en existe encore. Encore faut-il que des directives gouvernementales ou de la direction générale de l’ONF soient données dans ce sens. En 2025, l’ONF devrait revoir son plan de gestion 2015-2035, après études nombreuses sur la repousse, la baisse de la. Photosynthèse, etc. Avec le collectif de l’Appel des Forêts, nous réclamons une importante baisse des coupes. Vous pouvez nous livrer votre avis par mail :sauvezlaforetdefontainebleau2022@yahoo.com. N’hésitez pas à nous signaler de belles hêtraies que vous connaissez en forêt de Fontainebleau.

Pascal Villebeuf

Président de l’association sauvez la forêt de Fontainebleau

Ex reporter spécialistes des dossiers environnementaux.

Membre du collectif de l’Appel des Forêts Ile de France.

Sur nos photos, la hêtraie située au bas du Long Rocher (sud du massif).

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