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En 1908 déjà, on s’insurgeait contre les coupes d’arbres, détruisant les paysages !

« Sauvons la forêt ! » Je suis tombé par hasard sur un document des archives départementales, datant du 22 octobre 1908, dénonçant la coupe des géants qui ornaient les paysages typiques des peintres de Barbizon. Celui qui a écrit ces lignes, tomberait sûrement de sa chaise en observant les paysages actuels. Pourtant, lors d’une récente conférence dans le secteur, une scientifique, spécialiste de l’histoire des forêts, semblait ironiser sur cette obsession locale et française de conserver les paysages d’antan. Bizarre pour une personne sensée défendre les forêts. Elle fût conseillère scientifique de l’ONF. D’après elle, les paysages d’une forêt ne peuvent pas être figés. C’est vrai, surtout après un exploitation industrielle. Pourtant les réserves biologiques intégrales prouvent le contraire. Aurait-elle eu la même réaction si on lui parlait de raser toutes les églises de France ? Beaucoup de scientifiques ou de soi-disant spécialistes des forêts. ayant eu des contrats officiels avec des institutions, évoluent dans le même courant que ceux qui les nourrissent. Ils nourrissent la légende que tout doit changer, juste parce eux l’ont décidé. Je suis loin d’être un conservateur, loin très loin des anciens paradigmes. Encore faut il faire le tri entre la malhonnêteté intellectuelle et le désir de protéger nos forêts pour protéger notre avenir. C’est comme cette même soit disant scientifique qui nous affirme haut et fort qu’il est inutile de critiquer la présence du pin sylvestre, car il était présent à Fontainebleau voilà 8000 ans. Waou le scoop. Mais quel rapport avec la conservation d’une forêt ? Les pins sylvestre, importé de Riga en Slovénie, dès le 18ème siècle ont malheureusement colonisé 60% du massif et c’est préjudiciable à sa survie. Là il ne s’agit pas de savoir si on va retrouver les landes d’autan, conserver les paysages, mais de savoir si on peut conserver une forêt intégre et fraîche pour conserver le micro climat ambiant. Donc il faut conserver un maximum d’arbres mâtures en majorité des feuillus, avec des essences mélangées et du sous étage. On est loin, très loin du compte à Fontainebleau. Ceux qui doutent pourront lire le récent rapport de l’académie des sciences sur l’état de nos forêts. Quand à dire que les peintres de Barbizon étaient contre les pins sylvestres car il venait de l’ex Russie de l’époque. On rigole. Non ils étaient justes écologistes avant de le savoir. Puis Georges Sand, une femme éclairée, publia des tribunes dans les années 1870 pour défendre l’intégrité de la forêt. n ce qui concerne la conservation des paysages d’origine, bizarrement on y revient depuis une quinzaine d’années, au restant du Long Rocher, à Barbizon, à Franchard, au Rocher de Milly. Et certains râlent car ce n’est plus comme avant. Le paradoxe de l’oubli et du manque de culture. L’être humain aime bien raisonner à son échelle. Mais se projeter là non. L’anxiété de l’avenir sûrement. La protection totale des forêts n’attends pas. L’académie des sciences, face à l’annonce d’un milliards d’arbres à planter annonce qu’il faudrait planter dans le monde mille milliards d’arbres. Oui des arbres, des arbres des arbres. Autrefois, les forêts représentaient 50% des terres émergées. Aujourd’hui c’est seulement 27% avec de destructions quotidiennes des forêts primaires notamment.

Pascal Villebeuf

Président de l’association Sauvez la Forêt de Fontainebleau

Membre de l’Appel des Forêts d’Ile de France.

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