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Du nouveau à propos des fûts abandonnés en forêt de Fontainebleau début avril : l’ONF commente

La forêt poubelle, ça continue. Début avril, 3 gros bidons bleus suspects ont été déposés, route de Cheyssac (parcelle 39), à quelques mètres de la Route Ronde (D301) entre Thomery et Bourron-Marlotte. Sur place, une petite pancarte plastifiée, au label forêt d’exception, indiquant : « dépôt sauvage identifié ». Ce dépôt a été vu. Il est en cours de traitement (recherche d’indices, dépôt de plainte en cours, recherche du coupable…). Il sera enlevé prochainement ». Et d’indiquer : « le dépôt sauvage de déchets peut-être puni d’une amende allant jusqu’à 4000 euros ! » Première curiosité. En inspectant les étiquettes de ces bidons, ils proviennent de l’entreprise Ashland, une société d’industrie chimique basé à Colombus, dans l’Ohio. Sur son site internet, on voit qu’elle produit notamment des dérivés chimiques issus du pétrole. Titre du produit ; Polyclar TM 10. Un produit apparemment inflammable. A vérifier. L’autre possibilité serait que le liquide contenu serait un stabilisateur pour la fabrication de la bière. Ce serait le contenu de départ. Apparemment les bidons sont pleins. Sont ils issus d’une entreprise locale qui fabrique de la bière ? Ou peuvent ils contenir des résidus de vidange de cuve ? Une vraie énigme. Bref, il faudrait rapidement analyser leur contenu, pour vérifier s’il ne s’agit pas d’un autre contenu, comme d’autres produits chimiques, des huiles de vidange (aspect gras sur les bidons)…. Même si leur signalement a été fait en direction de l’ONF, on peut s’étonner que ces bidons n’ait pas été stockés ailleurs. Par exemple au centre matériel ONF de la Faisanderie, pour éviter tout incident avec le public. Je crois qu’il est temps qu’une brigade d’éco-gardes soit enfin créé à Fontainebleau, pour une meilleure surveillance de la forêt. Entre les dégradations, vandalisme (arbres découpés à la hache, VTT dans les réserves biologiques, prostitution, dépôts divers de déchets (gravats, pneus, produits chimiques). Il est temps d’agir efficacement. Entre la communauté d’agglomération, le département, la région et l’Etat, des financements croisés sont possibles. Ne compter que sur le public ou les associations pour régler le problème n’est que pansement sur jambe de bois. Ah oui dernière chose. Le dépôt de ces bidons a sûrement été favorisé par l’absence de barrières ONF. Il devient rare de voir des barrières fermées. Plus de cadenas, des barrières cassées ou carrément inexistantes, favorisent l’entrée de véhicules et donc d’indélicats pouvant déposer tranquillement des déchets, sans être vus !!!

LA PAROLE A L’ONF


Rebondissement. Jean-François Baron, chef de triage ONF, responsable de ce secteur où ont été abandonnés ces bidons, a souhaité réagir à notre article. « Je suis surpris de la teneur de vos propos, qui laissent sous-entendre, un laisser aller de l’ONF et de ses agents. J’avoue que je le prends assez mal, d’autant que le dépôt était sur mon triage et que j’ai effectué tout le nécessaire pour la constatation et le traitement de ce dépôt. Une procédure est d’ailleurs en cours à l’encontre des auteurs des faits. » Dont acte. Notre démarche n’était pas de faire le procès de l’ONF et encore moins un de ses agents, réputé pour sa gentillesse et son excellent sens des relations publiques. Et cela sans flagornerie. Tout d’abord, je suis tombé sur ces bidons suspects en compagnie d‘une famille et d’enfants. Il était logique de s’interroger si le contenant de ces fûts était toxiques ou pas. On se doute que l’appel à une entreprise spécialisée ne s’effectue pas en 2 minutes. Que le forestier lui-même n’a pas à prendre un risque à manipuler les bidons. Mais imaginons que ces bidons soient remplis de liquide toxique et que des enfants les manipulent par accident. C’est contre l’ONF qu’une famille pourrait se retourner. Concernant la barrière, Jean-François Baron indique que celle-ci était présente avant le dépôt. Et donc que le pollueur indélicat avait lui même enlevé la barrière. « Je sais qui a ouverte la barrière et l’a enlevée » confie t-il. « De toute façon cela n’empêche jamais les auteurs de décharger le long d’une route. » Peut-être mais inexact dans notre constat quotidien. Un autre dépôt que nous avions signalé voilà plusieurs semaines a été effectué bien loin de la D142 E, non loin du secteur de Belle Croix. Et la barrière n’avait pas de cadenas. Et d’ajouter : « Nous mettons régulièrement des cadenas, qui disparaissent régulièrement. Les barrières sont souvent cassées sur des promeneurs qui grimpent dessus ou des véhicules. » Pas de contestation sur le fond. Les vandales sont partout effectivement. Sauf que nous visitons la forêt tous les jours et que nous observons l’absence quasi totale de cadenas. Les barrières sont effectivement remplacées et cela a sûrement un coût élevé. Mais nous constatons notamment que les sous-traitants qui travaillent forêt, souvent laissent la barrière ouverte, à la fin de la journée. Bien sûr l’erreur est humaine. Le forestier complète son propos en confiant que des pièges photos permettent quelquefois de piéger les vandales. Nous faisons notre possible pour lutter contre le dépôt sauvage des déchets. » Nous en sommes bien conscients puisque voilà plusieurs années, un forestier avait même suivi et permis l’arrestatison d’un automobiliste qui s’amusait à déverser des kilos de papiers à la volée. Entre autres. Les agents de l’ONF, notamment une douzaine de chefs de triage, tiennent à leur ancien titre : garde-forestier. « Nous avons toujours notre carnet de PV dans la voiture pour agir immédiatement en cas de flagrant délit » confie un autre forestier. Nous n’en doutons pas. Et c’est bien courageux face à toutes les tâches qui incombent aux forestiers au quotidien. Mais, car il y a un mais. Nous n’avons jamais dit que les forestiers ne remplissaient pas leurs missions. Mais sûrement qu’ils n’avaient pas les moyens de faire face à tous les problèmes rencontrés en forêt : vandalisme, vététistes qui détruisent la biodiversité dans les réserves biologiques, dégradations des sites d’escalade, dépôts de déchets, etc, etc. Nous avons mentionné la création d’une compagnie d’éco-gardes. Il n’y a pas à se tromper. Nous parlions d’un équipage d’éco-gardes ONF, qui serait spécialement chargé de la surveillance et de la répression. Cela s’effectuant en binôme avec le chef de triage par exemple. Ce dernier connaissant par cœur son secteur. Bref, ce papier tout à fait justifié s’adressait à la direction de l’ONF, que nous avions en plus contacté, le jour de la découverte des bidons « Cette dernière nous avait effectivement répondu : Les techniciens ONF ne sont pas habilités pour manœuvrer des déchets suspects, surtout s’il s’agit de produits potentiellement dangereux. Un enlèvement rapide s’impose! » Dont acte. En conclusion, nous comprenons que les agents forestiers subissent une pression et un stress concernant la gestion de ce massif, surtout s’ils croient être mis en cause. Ce ne fût pas le cas. Nous avons interpellé l’ONF afin qu’elle nous communique le nombre de PV dressés depuis trois ans, concernant les déchets. Nous attendons la suite!!!

Pascal Villebeuf

Reporter

Spécialiste de la forêt de Fontainebleau depuis 1984.


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