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Francis Hallé parle de la forêt de Fontainebleau

Dernière mise à jour : 14 mars 2022



Francis Hallé a un avis bien arrêté sur l’exploitation forestière, notamment en forêt de Fontainebleau et ailleurs. Il nous a expliqué comment sortir de la langue de bois des exploitants. Mais il nous a aussi informé des progrès de son grand projet de forêt primaire en Europe de l’ouest ou peut-être au sud. Ces confidences, il les a faites samedi dernier, au château de Fontainebleau, lors d’un mini festival de la nature, organisé par Benoit Vincent, écrivain botaniste en résidence au château de Fontainebleau. Pour Francis Hallé, le créateur du radeau des cîmes, c’est un retour à ses racines. Il est en effet né le 15 avril 1938 à Seine Port, village bourgeois des bords de Seine, près de Melun. Il est né d’un père ingénieur agronome et d’une mère férue d’art, d’histoire et de poésie. Il est alors le benjamin d’une famille de sept enfants. Il se souvient des émotions vécues en forêt de Fontainebleau, notamment pendant la seconde guerre mondiale. « J’aimais bien grimper sur les rochers et j’ai été marqué par la présence de nombreuses grottes dans le massif. Et d’ ailleurs j’ai accompagné mes frères qui refusaient d’aller au Service du Travail Obligatoire (STO). A Seine Port ils se seraient faits prendre. Alors ils se cachaient dans les grottes de la forêt. » Mais Francis Hallé n’a pas suivi les rebondissements des batailles écologiques du massif de Fontainebleau. « J’ai lu des articles, mais au départ ma spécialité ce sont les forêts tropicales. » Mais que pense Francis Hallé de ces forêts péri-urbaines et de leur protection ? « D’abord il faut éviter le piétinement des sols. Si l’on piétine trop, on tue la possibilité que des arbres poussent. L’idéal, serait de marcher sur des caillebotis en bois, comme dans la forêt primaire de Pologne. Et le dépérissement des forêts? A Fontainebleau vous avez une forêt de pionniers. Donc il est normale qu’elle meurt. Et les pionniers sont remplacés par des post pionniers, via des graînes apportés par le vent, les oiseaux, les insectes. Il faudrait vérifier si c’est le cas à Fontainebleau. Les modes d’exploitation intensifs pratiqués ici depuis des années n’ont certainement rien arrangé. Dans une forêt comme Fontainebleau, il faut absolument couper le moins possible et garder le sous étage. Cette couverture sert à accueillir les post pionniers. Il ne faut pas beaucoup de lumière pour leur développement. Et de toute façon les coupes rases si elles devaient encore exister est une erreur majeure pour le développement et la conservation d’une forêt naturelle. » Francis Hallé s’interroge sur l’omniprésence des pins sylvestres. « On m’a dit que c’était les mêmes que dans les Landes. Les sols pauvres favorisent leur développement, surtout si ce phénomène n’est pas maîtrisé!» Rappelons que voilà trois ans, l’ancien directeur territorial de l’ONF, confirmait que dans les années 1850, les responsables de l’exploitation forestière ne cachait pas leur projet d’appliquer la recette des Landes à Fontainebleau. Un projet plus que réussi. Mais à quel prix pour la biodiversité ? Le débat est loin d’être fini.


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