Ce vendredi matin, l’Office des Forêts accueillait les partenaires de Forêt d’Exception pour le chantier géant de remise en valeur des gorges de Franchard, qui va continuer jusqu’en mars. Premier point, le débardage à cheval pour recréer la lande située en contrebas du grand parking de Franchard (à gauche en entrant). Il s’agit de favoriser un espace sans pins sylvestre (arbre envahissant en forêt de Fontainebleau ou enrésinement). Le but est la repousse de la callune (sorte de bruyère commune dans le massif), où viendront les oiseaux et les reptiles (vipères, lézard vert) indispensable à la biodiversité. A cet endroit on voit actuellement l’entreprise de débardage, qui utilise deux chevaux de traits, bretons et Ardennais, afin d’évacuer les grûmes de pin de façon écologique. Plus loin, Alexandre Butin, directeur adjoint de l’Unité Territoriale de Fontainebleau, nous montre les troncs (grûmes), découpés en morceaux de différentes longueurs, en compagnie de Sophie David, responsables du projet FODEX. Cela permettra de fournir des planches ou de la charpente de bois. De l’autre côté, le houppier servira à réaliser des plaquettes de bois pour le chauffage. Intéressant, l’ONF nous montre les cernes du pin. D’après Alexandre Butin, en les observant sur les 10 dernières années, on y observe une croissance ralentie, dûs au réchauffement climatique et aux canicules. Et sûrement à la moindre humidité ambiante. On observe ainsi des zones en plâtières où les troncs d’arbres morts s’accumulent, alors qu’en fond de vallon des gorges de Franchard, les pins se portent plutôt bien dans un climat plus humide et moins au contact du soleil. C’est aussi le manque de sous étage en secteur plâne qui accentue le phénomène, la qualité du sol et de son humus, l’exploitation forestière, etc. Résultat, les arbres ont moins de capacité, notamment en période de forte chaleur à absorber le CO2. Pas de chance, la pollution est plus forte en période de canicule. Quand nous affirmons depuis des années que le massif est en fort danger, c’est l’accumulation de beaucoup de facteurs qui vont conduire à un changement de paysages. Et pas seulement à cause du seul réchauffement climatique. Résultat dans les années à venir : Plus de landes, moins d’arbres. Ceux qui vont résister : chênes, hêtres, résineux, seront certainement moins hauts, car la sève ne peut déjà plus circuler en hauteur. Ce sont des phénomènes complexes que l’on ne peut expliquer en quelques lignes. Le mieux est de consulter notre association pour des balades pédagogiques. On vous montrera aussi les chantiers de traitement des invasifs (notamment limitation du merisier exotique).
Chantiers nature : participez !!!!
A ce propos, un chantier de traitement des exotiques se déroulera probablement entre la fin février et fin mars, à l’arboretum de Franchard. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire pour participer à nos prochains chantiers les 12 et 26 février 2023. Mail : sauvezlaforetdefontainebleau2022@yahoo.com
Gorge de la roche qui pleure.
Bonne nouvelle, des travaux intéressants sont en cours dans la gorge de la Roche qui Pleure, souvent assimilée à être les Gorges de Franchard et qui attire les foules et le vandalisme. Dans la seconde partie de la gorge, l’érosion, due à la fréquentation et au non respect des pentes va être résolue de plusieurs manières. La pose d’escaliers avec une technique imparable (voir photo), où l’on remplit l’espace vide de chutes de pavés de grès, provenant de la carrière de Moigny sur Ecole, la seule qui subsiste en dehors du massif (l’exploitation s’est arrêtée en 1904) puis quelques exploitations se sont prolongées dans le Coquibus jusque dans les années 70-80.
Pour éviter l’écroulement des « berges » du sentier de la gorge de la Roche qui Pleure, les ouvriers de l’ONF, un groupe de spécialistes, pose des palissades en bois de Robinier et des ganivelles de bois de châtaignier.
L’effet est déjà très esthétique. Ce chantier est bien évidemment inaccessible au public. Un panneau : chantier interdit au public a été posé à l’entrée de la gorge. Mais il est bien insuffisant. Nous avions demandé de barricader l’entrée, en vain. D’autres panneaux plus voyants devraient être mis en place. Mais nous persistons. Il faudrait que cette gorge soit fermée plusieurs mois pour la repousse de la bruyère et de la végétation en général. Surtout que les travaux en cours et à suivre ont pour but de retrouver un semblant de paysage d’antan et donc un nouvel attrait pour ce site le plus fréquenté du massif (5000 visiteurs pour les week-ends a la météo favorable. C’est à dire la perspective vue du panorama Marie Stuart à gauche. Empruntez le sentier bleu à gauche, direction le rocher des Druides, puis suivre à droite. Cela devient un élément de comique répétition. Faut-il remettre un banc sur la plâtière, comme on le voit sur les cartes postales anciennes du début du 20ème siècle ? Les Amis de la Forêt et notre association y sont favorables. Banc en grès ou banc en bois ? Vous pouvez nous donner votre avis. Le banc est une double symbolique. Celui de symboliser un panorama. Et un côté banc des amoureux. Il permettrait de guider le public. D’autres vues seront dégagées sur l’immense plâtière situé à droite et au dessus de la gorge qui Pleure avec des bancs de grès superbes à découvrir, jusqu’au site de Franchard isatis. Va t-on retrouver la vue jusqu’à la plaine de Macherin ? Non! Mais certains chaos rocheux des pentes du Canyon de Franchard. Le Canyon constitue les gorges de Franchard. A noter le coût du chantier est de 100 000 euros. Une partie est financée par la vente du bois.
Pascal Villebeuf
Président de l’association Sauvez la Forêt de Fontainebleau
Reporter
Spécialiste de la forêt de Fblo depuis 1984.
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