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A l’assaut de l’ailanthe pour préserver la biodiversité en forêt.




L’association Sauvez la Forêt de Fontainebleau passe à la vitesse supérieure. Après le phytolaque, le Prunus Serotina, nos bénévoles (une vingtaine de présents) se sont attaqués (ce dimanche matin) à l’ailanthe, qui menace notamment certaines réserves Biologiques. Exemple dans la parcelle 285, ou une poche d’ailanthe, s’apprêtait à sauter la route du Bouquet du Roi, pour pénétrer dans la RBI dit du Gros Fouteau. L’ailanthe fait partie des Espèces Exotiques Envahissantes qui ont été introduite en France au 17ème siècle. Celle là le fût probablement en 1751 par le père jésuite Pierre D’Incarville, sous la forme de graines envoyées à Bernard de Jussieu (professeur de botanique de Pierre d’Incarville). Les premiers plants sont introduits à Paris en 1818 et d’autres envoyés vers l’Angleterre, pour agrémenter des jardins. Mais d’autres archives parlent d’une véritable introduction en France en 1771.


L’arbre est originaire des régions du sud de la Chine. On le désigne souvent avec différents surnoms : frêne puant, faux vernis du Japon, ou de son vrai nom : ailanthe Glanduleux ou Ailanthus Altissima Près d’un siècle après son introduction, l’ailanthe est devenu courant dans les parcs. Et jardins d’agrément. Il sert même pour les urbanistes de l’époque comme arbre d’alignement. Et on en plante 540 000 pour l’année 1861, dans le but de produire de la soie à partir du cocon du papillon parasite Samia Cynthia. Un échec pour ce qui aurait pu être une industrie soyeuse. Actuellement l’ailanthe est considérée comme une Espèces Exotiques Envahissantes (EEE). Le grand public peut l’apercevoir depuis de nombreuses années dans les friches industrielles et sur les talus SNCF, avec son copain, le Robinier Faux acacias.


Pour la forêt de Fontainebleau, l’ailanthe commence, de façon insidieuse à s’installer par poches. Exemple à Franchard, juste à hauteur du centre d’écotourisme (à droite du parking) et dans la RBI. Certains produisent des fleurs et graines sous la forme d’ailettes (comme celle de l’érable), de 14 000 à 325 000 graines par semencier. Du lourd, du très lourd. ! Et sa croissance est ultra rapide m Jusqu’à 4 m par an pour sa tige et jusqu’à 1,20 m de longueur de racine en plus chaque année. Même si la mortalité de l’ailanthe est grande après 50 ans, il va drageonner énormément à partir de ses longues racines (jusqu’à 30 m de long). Et donc continuer à s’étendre. Conséquence, l’ailanthe exerce une très forte concurrence à la régénération forestière, notamment dans nos forêts péri-urbaines, comme Fontainebleau, soumis au régime forestier industriel. Son composé chimique, l’ailanthone, sécrété par ses racines, inhibe la croissance d’autres végétaux tout autour et diminue donc fortement la biodiversité locale.

Merci à tous les bénévoles qui ont réduit cette poche d’ailanthes.


Plus de renseignements sur nos chantiers sur notre site internet. https://www.sauvezlaforetdefontainebleau.com/

Pascal Villebeuf

Président de Sauvez la Forêt de Fontainebleau

Vice-président de la Fédération de l’Appel des Forêts en Ile de France.

Naturaliste.


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